Fermeture des frontières : cri de cœur du patron des employeurs du Bénin
Selon Albin Fèliho, Président de la Confédération nationale des employeurs du Bénin (CONEB) la fermeture des frontières par le Nigéria a de sérieux impacts du côté de Cotonou.
20 août – 20 septembre 2019. Cela fait un mois jour pour jour ce vendredi 20 septembre 2019 que le Nigéria a fermé ses frontières en partage avec des pays voisins comme le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Cameroun, le Tchad. Cette décision unilatérale des autorités nigérianes faits des déjà des dégâts à Cotonou. «C’est une mauvaise nouvelle», affirme daredare, Albin Fèliho, le Président de la Confédération nationale des employeurs du Bénin (CONEB) quand il reçoit Banouto à son bureau à Cotonou pour un entretien sur ce sujet brûlant de l’actualité. « Une telle décision nous apparaît difficile, complexe », dit-il encore estimant qu’elle n’est pas à analyser au premier degré.
Au sein de l’organisation qu’il dirige, ce représentant des employeurs du Bénin au sein du Conseil économique et social (CES) fait savoir que beaucoup d’entreprises sont impactées. « 40 à 50% des membres de la Confédération nationale des employeurs du Bénin entretiennent des relations avec le Nigéria. Même au plus haut niveau de notre direction, il y a des personnes qui ont des activités fortement liées au marché nigérian », renseigne Albin Fèliho. Lorsque les véhicules et autres produits alimentaires ne sont plus réexportés vers le Nigéria, se plaint-il, « ça pose de sérieux problèmes ». A ce sujet explique le président de la CONEB, C’est « d’abord au niveau des recettes de l’Etat béninois, au niveau des revenus des ré-exportateurs, mais surtout également au niveau de l’emploi puisque les étrangers qui arrivent au Bénin consomment, vivent dans les hôtels, donc la perte est énorme ».
L’impact fait-il savoir est perceptible chez les promoteurs des hôtels et ou des lieux d’hébergement qui n’ont plus la clientèle, puisque « tous ces importateurs qui passent par le Bénin n’existent plus». A cela s’ajoute la mévente et la dépréciation de la valeur marchande des produits « Non seulement, on ne vend pas et lorsqu’il est possible de vendre, le coût diminue. La perte est énorme et inimaginable », appuie Albin Fèliho.
Si certaines entreprises tiennent même si elles vacillent, d’autres moins fortes auraient déjà déposé le bilan. « Des entreprises ont déjà fermé ». En fait, ce n’est pas la première fois qu’une pareille situation arrive à en croire l’homme. « Bon nombre ont déjà fermé lors de la dévaluation du Naira due à la baisse du coût du pétrole, on n’a bel et bien vu le désastre que ça nous a causé et donc la probabilité que ces entreprises ferment, cela est fort possible ».
Le péché du Nigéria
Albin Fèliho est tracassé par autre chose que la fermeture d’entreprises faisant fortune dans la réexportation de produits de contrebande. « je ne suis pas plus inquiet que ça dès ces entreprises ont une pratique que nous considérons comme illicite. Je ne suis pas défenseurs des entreprises qui ont une pratique illicite. Par contre, je me désole de ce qui arrivent à des producteurs nationaux, locaux qui produisent du bétail, huiles et légumes à qui on n’a dit suffisamment que le Nigéria est prêt à consommer tous ces produits ». Contre les producteurs locaux du Bénin devant bénéficier du droit de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO, le président de la CONEB estime que le Nigéria a péché. Il appelle à cet effet, les dirigeants de la nous sollicitons les autorités de la CEDEAO à rappeler Abuja à l’ordre en matière de respect des accords de libre-échange entre les pays de l’espace. A l’analyse il trouve que le Nigéria n’a pas que des intérêts à avoir dans cette fermeture des frontières. «Eux-aussi, ils subissent un contrecoup d’une manière ou d’une autre », soutient-il mais reconnaît que « le plus gros coup est subi par la partie béninoise ».
Source : Banouto